Palestine – Gaza – L’ombre de la famine plane sur un peuple assiégé
Depuis la reprise des bombardements, Gaza s’enfonce dans une tragédie humanitaire d’une ampleur inédite. Ce samedi marque le 47e jour depuis la fin temporaire du cessez-le-feu de 42 jours observé en mars. Depuis, la situation ne cesse de se détériorer, marquée par les bombardements, la faim et l’effondrement du système de santé.
Une famine qui tue lentement
Ce matin, une fillette est morte à l’hôpital Al-Rantissi, à l’ouest de Gaza, victime de malnutrition et de déshydratation. Ce décès illustre l’effroyable réalité : la famine est devenue une arme silencieuse dans la guerre. Selon l’Organisation mondiale de la santé, une « mort massive d’enfants » menace Gaza, en raison de la malnutrition aiguë et de l’absence d’accès aux soins.
Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, a déclaré à Al Jazeera que des centaines de milliers de Gazaouis ne peuvent plus atteindre les quelques hôpitaux encore fonctionnels. Les enfants sont les plus vulnérables : leur santé se dégrade à un rythme alarmant, sans eau potable ni nourriture suffisante.
Une guerre qui ne faiblit pas
Depuis l’aube, les frappes israéliennes ont fait au moins 30 morts, dont trois enfants, selon des sources médicales citées par Al Jazeera. Le bilan total s’élève désormais à 52 495 martyrs et 118 366 blessés depuis le 7 octobre 2023. La population vit sous un feu continu, avec des infrastructures de base détruites, et un blocus qui empêche toute aide d’entrer efficacement.
Malgré la conclusion de la première phase de trêve début mars, Israël a refusé de s’engager dans une seconde étape menant à un cessez-le-feu durable. Au contraire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a ordonné une intensification des opérations, mobilisant des milliers de réservistes supplémentaires.
Blocus, refus et impasse politique
Face à l’escalade, le Hamas a proposé un accord global pour un cessez-le-feu de cinq ans, avec des garanties internationales. Une offre rejetée par Tel-Aviv. Le mouvement palestinien affirme pourtant continuer ses efforts pour faire pression en vue de l’ouverture des points de passage et la levée du blocus. Il déclare également être prêt à un échange de prisonniers « digne », mais indique que la responsabilité de la suite des événements incombe à Israël.
La Cisjordanie également ciblée
Pendant ce temps, en Cisjordanie, la violence se poursuit. À Naplouse, un Palestinien a été abattu par l’armée israélienne dans le camp de Balata. Les forces d’occupation ont également détruit des habitations dans les camps de Nour Shams et de Tulkarem. À Jéricho, les checkpoints militaires restent fermés, isolant les habitants et restreignant leurs mouvements.
La crise humanitaire dans la bande de Gaza dépasse aujourd’hui le cadre militaire. C’est une catastrophe humaine, où la famine, la maladie et la violence se combinent pour briser un peuple. L’indifférence internationale face à cette lente agonie interroge profondément les consciences.
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