29/03/2024

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Navalny: l’Allemagne et la France veulent des sanctions contre la Russie

moscou

PARIS (Reuters) – L’Union européenne devrait vraisemblablement imposer des interdictions de voyage et geler les avoirs de proches du président russe Vladimir Poutine, peut-être dès ce mois-ci, après que la France et l’Allemagne ont signalé leur volonté d’avancer sur des sanctions, ont déclaré trois diplomates.

Ces sanctions, voulues en réponse à l’emprisonnement du principal opposant russe au Kremlin, Alexeï Navalny, seraient les premières imposées dans un nouveau cadre instauré en décembre dernier qui permet à l’Union européenne de prendre des mesures contre les contrevenants aux droits de l’homme à travers le monde.

Mais Paris et Berlin semblent toujours enclins à refuser de soutenir des mesures plus fortes proposées par certains alliés européens, dont la suspension des travaux de l’oléoduc Nord Stream II devant relier la Russie à l’Allemagne – un projet dont le géant gazier Gazprom, détenu par l’Etat russe, est le principal promoteur.

Les pressions pour l’imposition de sanctions se sont accentuées depuis que Moscou a provoqué la colère des pays européens la semaine dernière en expulsant des diplomates allemand, polonais et suédois, sans en avertir le chef de la diplomatie européenne, qui se trouvait alors à Moscou en visite.

La France et l’Allemagne disent désormais qu’il doit y avoir une réponse.

Alors que la Pologne, les pays baltes, la République tchèque et la Roumanie poussaient déjà au préalable pour des sanctions, l’aval des deux plus grandes puissances européennes signifie qu’il est peu probable que des membres de l’UE s’y opposent.

Une décision pourrait être prise lors de la prochaine réunion des ministres européens des Affaires étrangères, le 22 février.

« Nous ne pouvons plus éviter des sanctions désormais », a dit un diplomate européen. « Il y a un consensus incluant l’Allemagne pour avoir des sanctions. Nous ne pouvons répondre d’aucune autre façon », a-t-il ajouté.

UNE « RÉACTION FERME » NÉCESSAIRE

L’Allemagne a publiquement soutenu Alexeï Navalny, qui y a été soigné après ce que Berlin a décrit comme un empoisonnement par un agent neurotoxique de l’ère soviétique. Mais elle a aussi des liens énergétiques étroits avec la Russie, laquelle contrôle un tiers du marché gazier européen.

Berlin, avec le soutien de Paris, ne veut pas que les sanctions européennes visent le projet Nord Stream II, en dépit des sanctions décidées par les Etats-Unis contre des entreprises liées aux travaux de l’oléoduc et une résolution du Parlement européen appelant au blocage du projet.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré mercredi aux parlementaires allemands que des sanctions étaient nécessaires contre les responsables en Russie de l’emprisonnement d’Alexeï Navalny.

Interrogé par Reuters sur son soutien ou non à des sanctions, le ministère français des Affaires étrangères a répondu: « Les dernières évolutions, notamment concernant la situation d’Alexeï Navalny, seront pleinement intégrées dans cet exercice. Une réaction unie, ferme et globale de l’Union européenne est nécessaire ».

L’UE a déjà imposé des sanctions économiques contre la Russie pour son annexion de la Crimée en 2014. L’an dernier, elle a imposé des interdictions de voyage et geler les avoirs de six représentants russes proches de Vladimir Poutine après l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Moscou rejette les accusations sur sa responsabilité dans la maladie de Navalny et dit qu’il n’y a aucune preuve d’empoisonnement.

Quand un ex-espion russe a été empoisonné en 2018 en Grande-Bretagne, qui était alors membre de l’UE, il avait fallu plus d’un an au bloc communautaire pour imposer des sanctions, lesquelles ont ciblé des agents du renseignement militaire russe plutôt que des représentants nationaux. Bruxelles est désormais sous pression pour prendre des mesures davantage coercitives, et plus rapidement.