21/11/2024

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L’UE a eu des explications sur les mesures de l’Algérie de réduction des importations

ALGER – Des explications ont été données aux partenaires européens quant aux mesures provisoires prises par l’Algérie pour réduire ses importations face aux difficultés financières, a affirmé mardi à Alger le ministre du Commerce, Said Djellab.

“Nous avons bien expliqué à nos partenaires de l’Union européenne, avec qui nous avons une relation stratégique, que nous traversons une période très difficile sur le plan financier et particulièrement au niveau de la balance commerciale et celle des paiements, et qu’il s’agit aussi d’une période transitoire”, a précisé M. Djellab en réponse à une question de la presse en marge d’une réunion sur les exportations hors-hydrocarbures.

“Il a été expliqué à l’UE qu’il s’agissait d’une période difficile et que nous sommes, donc, obligés de regarder de très prés nos importations”, a-t-il déclaré.

Il a également été expliqué aux partenaires européens de l’Algérie qu’il s’agissait d’une “période transitoire qui permettra à l’Algérie de diversifier son économie et de ne pas dépendre uniquement des hydrocarbures”, a-t-il soutenu.

Dans ce sens, il a considéré que “le principe de partenariat implique qu’il y ait une compréhension”.

Et d’ajouter: “Nous sommes prêts à dialoguer et nous avons instauré un dialogue et nous espérons que nos partenaires participent avec nous dans cette transition économique”.

Pour rappel, les déclarations récentes de la Commissaire européenne du Commerce, Cécilia Malmstrom, devant la Commission des affaires économiques et des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur le dispositif algérien de sauvegarde de l’économie nationale a suscité plusieurs réactions d’organisations patronales et économiques nationales ainsi que de l’UGTA.

Ainsi, le FCE et l’UGTA ont exprimé leur “préoccupation” à la suite de ces déclarations en relevant que ces mesures de protection ne remettent nullement en cause la volonté de l’Algérie de consolider sa coopération économique avec ses partenaires stratégiques dont l’UE fait partie.

De son côté, le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekideche, a considéré que la réaction de l’UE était “contradictoire” et “paradoxale” puisque des partenariats entre des entreprises européennes et algériennes se sont noués dans le secteur de l’automobile avec des importations de CKD/SKD auprès de pays européens, sans compter la levée des restrictions à l’importation de certains intrants nécessaires à l’économie algérienne, tandis que des accords importants dans le domaine des hydrocarbures ont été conclus récemment entre l’Algérie et l’Italie.

Pour sa part, le Conseil national de concertation pour le développement de la PME “a réprouvé la vision d’une Algérie réduite à un simple marché accessible et réservé aux Etats membres de l’Union européenne”.

En outre, il s’est étonné de la “réaction disproportionnée” de Mme Malmstrom “au moment où nous assistons à la montée du protectionnisme dans les pays qui se réclament les plus libéraux”.

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait appelé, lors du forum d’affaires algéro-espagnol tenu en début avril à Alger en présence de son homologue espagnol, Mariano Rajoy Brey, à la “compréhension” des fournisseurs traditionnels de l’Algérie quant aux mesures de sauvegarde commerciales prises par le gouvernement algérien pour rééquilibrer la balance des paiements.

“Je me dois de vous dire que l’Algérie traverse une période difficile financièrement du fait de la chute des prix des hydrocarbures qui ont gravement affecté sa balance des paiements”, avait-il expliqué.
Devant cette situation, “le gouvernement, qui a décidé de préserver la dynamique de croissance économique et de développement social et culturel, a pris les mesures qui s’imposaient, notamment des dispositions transitoires de sauvegarde en matière de commerce extérieur”, avait soutenu M. Ouyahia qui avait espéré la “compréhension” des fournisseurs traditionnels, et ce, “dans le cadre de la solidarité”. APS