REVAN/BAKOU (Reuters) – L’Arménie emploiera “tous les moyens possibles” pour protéger les habitants du Haut-Karabakh des attaques conduites par l’armée azerbaïdjanaise qui, selon Bakou, progresse sur le terrain.
Ignorant l’appel à la médiation lancé par Paris, les belligérants ont poursuivi les bombardements, usant de roquettes et de missiles pour le septième jour consécutif.
Un bilan, dont l’authenticité n’a pu être vérifiée, fait état d’au moins 230 morts depuis la reprise des combats dans cette enclave séparatiste dont la souveraineté est revendiquée depuis les années 1990 par l’Azerbaïdjan.
Les deux camps affirment avoir détruit des centaines de chars ennemis sans, là encore, que l’exactitude de ces déclarations puisse être établie avec certitude.
“Aujourd’hui, l’armée azérie a hissé le drapeau de l’Azerbaïdjan à Madagiz”, s’est réjoui le président azerbaïdjanais Ilham Aliev sur les réseaux sociaux, évoquant la capture d’un village peuplé par une centaine d’habitants.
Artsrun Hovhannisian, un représentant du ministère arménien des Affaires étrangères a réagi aux déclarations de Bakou, assurant que la situation changeait fréquemment. “Dans ce genre de guerre, de telles évolutions sont naturelles. Vous prenez une position, vous la quittez une heure plus tard.”
Dans une allocution télévisée, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré à ses compatriotes que les combats étaient intenses sur l’ensemble de la ligne de front.
“A l’heure actuelle, nous avons subi des pertes humaines significatives, qu’il s’agisse de militaires ou de civils, de grandes quantités de matériel militaire sont inutilisables, mais l’adversaire n’a pas été capable de surmonter la moindre de ses difficultés stratégiques”, a-t-il dit.
Si les forces armées arméniennes se tiennent pour l’heure à l’écart des combats qui se déroulent dans le Haut-Karabakh, Nikol Pachinian a qualifié le conflit de lutte nationale et l’a comparé à la répression ottomane qui s’est abattue au début du 20e siècle sur les Arméniens.
Son ministère des Affaires étrangères a déclaré que l’Arménie, qui se porte garante de la sécurité au Haut-Karabakh, prendrait toutes les mesures nécessaires pour que cessent les “atrocités de masse” commises par les forces armées azerbaïdjanaises et par leur allié turc, sans plus de précisions.
Gelé depuis des années, le conflit entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes arméniens de cette enclave montagneuse située en territoire azerbaïdjanais mais à la population majoritairement arménienne a repris dimanche dernier, à un niveau d’intensité sans égal depuis la guerre meurtrière qui avait suivi l’effondrement de l’Union soviétique, en 1991.
Emmanuel Macron s’est entretenu vendredi avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev au sujet de la situation dans la région séparatiste du Haut-Karabakh et il leur a proposé de reprendre les négociations, rapporte l’Elysée.
L’initiative est restée lettre morte, la Turquie ayant même rejeté une demande “superficielle”. Ankara, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan, se tient du côté des peuples opprimés, de la Syrie à la Libye, de la méditerranée au Caucase”.
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