18/12/2024

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La fuite de Bachar Al-Assad vers la Russie et les millions de dollars transférés en secret

L’ancien président syrien, Bachar Al-Assad, a récemment fui vers la Russie, emportant avec lui une fortune colossale. Cette fuite spectaculaire intervient alors que les forces de l’opposition se rapprochent de Damas, mettant fin à des années de pouvoir controversé. La presse internationale, notamment le Financial Times, a révélé des détails troublants sur les sommes massives d’argent liquide transférées de la Syrie vers la Russie au cours des dernières années.

Les détails des transferts massifs de liquidités

Selon le Financial Times, entre 2018 et 2019, le régime syrien a transféré près de 250 millions de dollars en espèces vers la Russie. Les transferts ont été réalisés à bord de 21 vols émanant du régime d’Assad, acheminant près de deux tonnes de billets de 100 dollars et de 500 euros. Ces fonds ont été déposés dans des banques russes sous sanctions internationales.

L’une des opérations les plus marquantes a eu lieu le 13 mai 2019, lorsqu’une cargaison de 10 millions de dollars en coupures de 100 dollars a atterri à l’aéroport Vnoukovo à Moscou. Un autre transfert, réalisé en février 2019, concernait 20 millions d’euros en coupures de 500 euros.

Ces transferts de fonds ont suscité des interrogations sur la manière dont le régime a pu maintenir un flux de liquidités à l’étranger alors que la Syrie souffrait d’une pénurie extrême de devises étrangères. Un analyste cité par le Financial Times a indiqué que le régime était contraint d’utiliser des liquidités en raison des sanctions qui l’empêchaient d’utiliser les méthodes classiques de transferts financiers internationaux.

Les réseaux financiers cachés et l’implication de la Russie

La Russie est perçue comme un refuge pour les richesses du régime syrien. Selon des experts cités par le Financial Times, Moscou est devenue une plaque tournante pour échapper aux sanctions occidentales. Les proches d’Assad, y compris des membres de sa famille, auraient profité de ce canal pour acquérir discrètement des actifs immobiliers de luxe en Russie.

Cette stratégie est considérée par les opposants comme une preuve du pillage des richesses syriennes au profit du clan Assad. Des personnalités de l’opposition et des gouvernements occidentaux accusent le régime d’avoir transformé l’État syrien en une économie de guerre criminelle, fondée sur le trafic de stupéfiants et la contrebande de carburant.

David Schenker, ancien assistant du Secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, a confirmé ces accusations. Selon lui, «le régime doit envoyer son argent à l’étranger dans un refuge sûr pour préserver ses gains illicites et maintenir le niveau de vie de l’élite au pouvoir».

La réaction de la communauté internationale

L’évasion de Bachar Al-Assad a provoqué la colère de ses partisans de la première heure, qui se sentent trahis. Certains y voient un signe de la fin imminente de son règne, alors que les forces de l’opposition se rapprochent de Damas.

L’Union européenne et les États-Unis ont réagi à ces révélations en appelant à un renforcement des sanctions contre la Syrie et la Russie. La coopération financière entre Damas et Moscou est perçue comme un stratagème d’évasion des sanctions. Les éventuels liens entre ces transferts financiers et les activités de la société russe Goznak, qui fournit des billets de banque et des équipements d’impression, alimentent les soupçons.

La « première dame » et son rôle controversé

Le Financial Times souligne le rôle prépondérant d’Asma Al-Assad, épouse de Bachar Al-Assad. Ancienne banquière chez JP Morgan, elle aurait profité de sa position pour influencer les flux d’aide humanitaire et présider un « conseil économique » au sein de la présidence syrienne.

Asma Al-Assad est accusée par les États-Unis d’avoir joué un rôle clé dans l’accumulation de richesses à travers le trafic de drogue et la contrebande de carburant. Son rôle d’influence est l’un des points centraux des enquêtes en cours menées par des organisations internationales.

Les conséquences à long terme

La fuite de Bachar Al-Assad en Russie et le transfert massif de liquidités marquent un tournant dans la crise syrienne. Alors que les forces d’opposition gagnent du terrain, la position du régime s’affaiblit. Cette situation soulève des questions sur l’avenir de la Syrie et sur la façon dont les nouvelles autorités pourront récupérer les fonds détenus à l’étranger.

La communauté internationale, quant à elle, est appelée à renforcer la traque des avoirs détenus par le régime et à coordonner les sanctions avec la Russie. Cette affaire pourrait constituer un précédent majeur dans la lutte contre les stratégies d’évasion des sanctions économiques internationales.