19/04/2024

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Irak: Sadr appelle à l’unité et met en garde contre une guerre

BAGDAD (Reuters) – Le religieux Moktada al Sadr, dont le parti est arrivé en tête des élections législatives en Irak le mois dernier, a appelé lundi à l’unité des Irakiens après l’incendie qui s’est déclaré sur le site où étaient entreposées la moitié des urnes utilisées lors du scrutin du 12 mai.

Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a affirmé que l’incendie qui s’est produit dimanche à Bagdad était « un complot conte la nation et sa démocratie » tandis que le Parlement a ordonné un nouveau comptage manuel, plusieurs partis politiques faisant état de fraudes.

Selon les autorités, les urnes n’ont pas été endommagées et cela ne devrait pas affecter le nouveau comptage bien que cet incident alimente les craintes de violences.

« Cessez de vous battre pour des sièges, des postes, des gains, de l’influence, du pouvoir ou de l’autorité », écrit Moktada al Sadr, dont le parti refusant l’influence américaine autant qu’iranienne, est arrivé en tête du scrutin.

« N’est-il pas temps de s’unir pour bâtir et reconstruire au lieu de brûler des urnes et de refaire des élections juste pour un siège ou deux ? » s’interroge-t-il dans un article publié par ses services.

Dans son message, Moktada al Sadr estime que certaines formations politiques tentent de plonger le pays dans une guerre civile et affirme qu’il ne participera pas à une telle entreprise.

L’un des conseillers du dignitaire religieux a estimé dimanche que l’incendie visait soit à provoquer de nouvelles élections, soit à dissimuler une fraude.

Une juridiction irakienne a ordonné l’arrestation de quatre personnes, trois policiers et un employé de la commission électorale, tous accusés d’être à l’origine du sinistre.

Le président du Parlement sortant, Salim al Djabouri, battu de justesse lors du vote, a demandé que de nouvelles élections soient organisées car, selon lui, l’incendie est la preuve que des fraudes ont eu lieu.

Ce scénario a peu de chance de se produire car seule la Cour suprême fédérale est habilitée à décider de la tenue de nouvelles élections, a rappelé un porte-parole d’Haïdar al Abadi.

Un porte-parole d’Hadi al Amiri, chef de milices chiites soutenues par l’Iran dont la liste Fatih est arrivée en seconde position, a indiqué que son parti n’envisageait pas cette solution.

« La solution de compromis est un nouveau comptage manuel », a-t-il dit.

« L’Iran aurait préféré que le Fatih ou que (le parti) Etat de droit (de l’ancien Premier ministre Nouri al Maliki) fassent mieux que Sadr, donc toute répétition dont sortirait un scénario différent est mieux pour l’Iran », a estimé Renad Mansour, chercheur à la Chataham House de Londres.

Pour ce premier scrutin depuis la défaite du groupe Etat islamique qui avait conquis un tiers du pays lors d’une offensive éclair en 2014, les Irakiens ont opté pour un système de comptage électronique.

Certains dirigeants affirmaient qu’un décompte manuel était nécessaire pour s’assurer que le système ne cachait pas de dispositif frauduleux.