Erdogan accuse le PKK d’avoir exécuté 13 ressortissants Turcs dans le nord de l’Irak

ANKARA (Reuters) – Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a reproché lundi aux Etats-Unis de soutenir les combattants du PKK (Parti des travailleurs de Kurdistan), qu’Ankara accuse d’avoir exécuté treize ressortissants turcs dans le nord de l’Irak.

L’ambassadeur des Etats-Unis à Ankara a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, qui a condamné « dans les termes les plus forts » une réaction américaine à ses yeux bien trop prudente.

Selon le ministère turc de la Défense, les activistes kurdes ont tué treize personnes, dont des militaires et policiers, après les avoir capturées lors d’une opération lancée le 10 février contre le PKK, qui a fait 48 morts côté kurde.

Les Etats-Unis « déplorent la mort de ressortissants turcs dans la région du Kurdistan irakien », a réagi dimanche soir le département d’Etat. « Si la responsabilité du PKK est confirmée », a déclaré son porte-parole Ned Price, les Etats-Unis « condamneront cette action avec la plus grande fermeté ».

Les Etats-Unis, comme l’Union européenne, considèrent le PKK comme une organisation terroriste mais en Syrie, l’armée américaine a combattu contre le groupe Etat islamique aux côtés des combattants des YPG (Unités de protection du peuple), qu’Ankara juge liés au PKK.

« Il y a maintenant une déclaration des Etats-Unis. C’est une blague. N’étiez-vous pas censés vous opposer au PKK, aux YPG ? Vous les soutenez clairement », a déclaré Erdogan devant des militants de son parti l’AKP lors d’un déplacement à Rize, sur la mer Noire.

Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, s’est de son côté plaint du silence des pays « qui affirment combattre le terrorisme » et passent vite sur cette question, « avec des ‘si’ et des ‘mais' ».

Recep Tayyip Erdogan a ajouté que la Turquie entendait poursuivre ses opérations transfrontalières contre les bases du PKK dans le nord de l’Irak.