28/03/2024

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Coronavirus : Le tour du monde de l’épidémie

carte coronavirus
Des dizaines de millions de Français et d'Espagnols ont commencé lundi à retrouver une partie de leur liberté de mouvement mais la crainte d'une deuxième vague reste entière au moment où le coronavirus resurgit en Corée du Sud et à Wuhan.

Paris (AFP) – Des dizaines de millions de Français et d’Espagnols ont commencé lundi à retrouver une partie de leur liberté de mouvement mais la crainte d’une deuxième vague reste entière au moment où le coronavirus resurgit en Corée du Sud et à Wuhan.

Port du masque obligatoire dans les transports, distanciation sociale de rigueur, appels à continuer à privilégier le télétravail : les gouvernements ont tâché de favoriser une reprise en douceur après deux mois d’activité au point mort.

Mais lundi matin, le métro parisien a connu un pic d’affluence quasiment similaire aux jours d’avant le confinement. « Ca va être impossible », s’est agacée Brigitte, une voyageuse de la ligne 2 desservant le centre de la capitale française.

La joie de renouer avec un semblant de vie sociale est cependant bien présente dans ces deux pays, parmi les plus endeuillés par la pandémie qui a fait plus de 282.000 morts dans le monde depuis son apparition fin 2019 en Chine.

« Cela nous manquait beaucoup », savoure Jesus Vazquez, assis avec son fils et des amis sur une terrasse de café à Tarragone, dans l’est de l’Espagne.

Partout, la vigilance est de mise alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute une deuxième vague de la pandémie qui a conduit au confinement de plus de la moitié de l’humanité et plongé l’économie planétaire dans une récession record.

– « Ennui mortel » –

En Corée du Sud, où l’épidémie avait été jugulée, la capitale Séoul a ordonné des fermetures des bars et discothèques après une résurgence de la maladie Covid-19. 35 nouveaux cas ont été recensés lundi.

A Wuhan, la ville chinoise où le virus avait commencé à frapper, les autorités ont annoncé un nouveau cas dimanche et cinq lundi, après plus d’un mois de répit à la suite d’un confinement draconien.

Le parc Disneyland de Shanghai a toutefois rouvert ses portes lundi. « Même si beaucoup d’attractions restent fermées, nous sommes très impatientes », glisse une visiteuse à l’entrée du parc, accompagnée d’une fillette de cinq ans. « Nous avons passé deux mois enfermées, c’était d’un ennui mortel ».

En Allemagne, souvent citée en exemple pour l’efficacité de sa gestion de la crise, le seuil critique de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants a été franchi dans trois cantons.

La chancelière Angela Merkel a souligné lundi à la télévision qu’en cette « nouvelle phase de la pandémie », il était « très important » que les gens respectent les gestes barrières.

Dans ce contexte, le Premier ministre britannique Boris Johnson, lui même rescapé, a prolongé au moins jusqu’au 1er juin le confinement dans son pays, le deuxième plus touché au monde avec près de 32.000 morts.

Le Royaume-Uni veut instaurer une période de quarantaine obligatoire pour les voyageurs arrivant au Royaume-Uni par avion. M. Johnson devait détailler sa feuille de route devant les députés lundi après-midi.

– « Sauvez des vies » –

En France, où plus de 26.000 personnes ont péri, les dirigeants ont eux aussi appelé à la discipline. « Grâce à vous, le virus a reculé. Mais il est toujours là. Sauvez des vies restez prudents », a tweeté le président Emmanuel Macron.

Sa décision de rouvrir les écoles suscite inquiétudes et critiques, encore exacerbées par l’apparition de trois nouveaux foyers de contamination dans des secteurs jusqu’alors considérés comme parmi les plus sûrs.

Les écoles ont rouvert lundi en Norvège, en Suisse ou encore aux Pays-Bas. « Les enfants avaient énormément envie de revenir à l’école, ils sautaient partout en voyant leurs copains », témoigne Manon, mère de trois bambins à La Haye.

Au Bénin, où les écoliers ont également repris, la rentrée a été précédée d’une vaste campagne de dépistage des enseignants.

En Espagne, afin de limiter les risques de propagation, seule une partie du pays a été déconfinée lundi. Plusieurs grandes villes, comme Madrid et Barcelone, restent soumises à de sévères restrictions dans ce pays qui déplore lui aussi plus de 26.000 morts.

Dans une Europe aux frontières encore largement fermées, un train a été spécialement affrété pour acheminer une centaine d’aides à domicile roumaines vers leurs lieux de travail en Autriche.

– Etudiants réquisitionnés –

Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé avec près de 80.000 décès, les conseillers économiques du président Donald Trump ont défendu la possibilité de faire redémarrer l’économie nationale.

Ces derniers jours, deux employés de la Maison Blanche, dont la porte-parole du vice-président Mike Pence, ont été testés positifs au virus.

Washington a cependant démenti des informations selon lesquelles Mike Pence se serait placé en quarantaine.

En Russie, où plus de 11.000 cas sont répertoriés quotidiennement, le président Vladimir Poutine a annoncé lundi la fin du chômage indemnisé mis en place dans le cadre du confinement.

Dans ce pays, la réquisition d’étudiants en médecine fait grincer des dents. « Ceux qui n’iront pas n’auront pas leur attestation et risquent l’exclusion », s’agace Svetlana, élève en 6e année à Moscou.

L’Inde a commencé son processus de déconfinement, mais interdit toujours les déplacements entre Etats, ainsi que les vols nationaux et internationaux.

Le pays compte plus de 2.100 morts, mais le pic n’y est pas attendu avant juin ou juillet. Le trafic ferroviaire doit y reprendre progressivement à partir de mardi.

Face à l’effondrement des cours du brut provoqué par la crise, l’Arabie saoudite a pour sa part dû se résoudre lundi à cesser le versement d’allocations à ses citoyens, et à tripler la TVA.

En Europe, plusieurs musées ont commencé à collecter des objets documentant les confinement. « Il faut garder une trace de cet événement pour pouvoir expliquer dans 100 ans ce qui s’est passé », explique Sarah Lessire, coordinatrice d’un projet en Belgique.