18/04/2024

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C’est le début du déconfinement à New York , la pandémie « s’aggrave » dans le monde

carte coronavirus

New York (AFP) – La ville de New York, des semaines durant à l’épicentre de l’épidémie de coronavirus, a officiellement entamé son déconfinement ce lundi, confortant une réouverture en marche dans de nombreux pays malgré une « aggravation de la situation mondiale », selon l’OMS.

Cent jours exactement après la confirmation du premier cas dans la capitale économique américaine, « voici le jour où New York commence à rouvrir et je suis si heureux de voir que ce jour soit enfin arrivé », a déclaré le gouverneur de New York Andrew Cuomo lors d’un point presse.

La réouverture de cette métropole en léthargie depuis le 22 mars s’annonce très progressive, limitée dans une première phase à la construction et au secteur manufacturier.

D’ici 15 jours, les autorités espèrent passer à une deuxième phase qui permettra de manger en terrasse ou de retourner chez le coiffeur. Mais pas encore dans les salles de restaurants ou de spectacles, pour lesquels aucune date n’est fixée.

A condition que le taux d’infection ne reparte pas à la hausse.

La question est de savoir si les manifestations contre les inégalités raciales qui agitent la ville – et l’ensemble des Etats-Unis – depuis 10 jours vont raviver l’épidémie.

« La ville a repris vie avec les manifestations (…) cela coïncide avec la première phase et c’est bien », a indiqué à l’AFP Brandy Bligen, retraité de 70 ans.

Lui-même a manifesté samedi, et comptait suivre le conseil du gouverneur de se faire tester rapidement. Mais cela ne l’empêchait pas d’être dans le métro lundi matin, un simple masque sur le visage, obligatoire.

La réouverture paraît d’autant plus timide que les vitrines de nombreux magasins restent protégées de contreplaqués, depuis les pillages qui ont secoué Manhattan lundi dernier, et que le couvre-feu imposé par la ville n’est levé que depuis dimanche.

– Nombre record de nouveaux cas

Si tous les indicateurs new-yorkais font état d’une épidémie désormais contrôlée, dans le reste du monde, « la situation s’aggrave », a déclaré depuis Genève le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le nombre de cas confirmés dans le monde, désormais supérieur à sept millions, a augmenté de plus de 100.000 sur neuf des dix derniers jours, et même de 136.000 dimanche – « le bilan le plus élevé jusqu’ici », a-t-il indiqué. Le seuil des 400.000 morts a été franchi dimanche.

Mais l’heure est malgré tout à l’assouplissement des restrictions, avec l’objectif de faire repartir des économies partout durement éprouvées et un chômage qui flambe.

L’Inde, où l’épidémie reste virulente, autorise ce lundi la réouverture de ses centres commerciaux et de ses lieux de culte.

Homme d’affaires, Mohit Budhiraja est retourné à son temple hindou dans la capitale New Delhi pour la première fois depuis le confinement.

« Aller au temple fait partie de ma vie quotidienne. Quelque chose me manquait lorsque je n’ai pas pu aller au temple pendant toutes ces semaines », a-t-il confié, avec masque sur le visage.

L’Amérique latine, où la progression de la pandémie reste inquiétante, se déconfine aussi.

Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l’assouplissement des restrictions.

Le Chili a enregistré des records ces dernières 24 heures, avec 96 décès et 6.405 contaminations, portant le total des morts à 2.290.

Cette pandémie « nous apprend que nous sommes une grande famille. Ce qui arrive à un être humain à Wuhan arrive à la planète entière, à nous tous. (…) Il n’y pas de mur, il n’y a aucun mur qui puisse séparer les gens », a analysé Isabel Allende, auteure chilienne interrogée par l’AFP sur sa vision du monde d’après la pandémie.

Au Pérou, deuxième pays d’Amérique du Sud le plus touché derrière le Brésil, le système hospitalier est aussi au bord de l’effondrement, notamment à cause du manque d’oxygène.

– Rugby kiwi

La Nouvelle Zélande, qui se félicite du rétablissement de la dernière personne qui était encore à l’isolement, a levé toutes ses restrictions nationales, y compris la reprise du championnat, avec public autorisé en tribune, une première mondiale.

Ce pays de cinq millions d’habitants n’a déploré que 22 morts et un millier de cas.

En Espagne, qui a enregistré plus de 27.000 décès mais a réussi à maîtriser le virus ces dernières semaines, les matches du Championnat de football reprennent mercredi, après trois mois d’interruption.

Les joueurs devront pénétrer dans les stades masqués et gantés.

Les commerces des régions de Madrid et de Barcelone, les plus affectées par la pandémie, peuvent rouvrir lundi, mais à 40% de leur capacité. Et les plages de Barcelone pourront rouvrir à la baignade.

En Belgique, bars et restaurants ont rouvert lundi matin. A Bruxelles, la fameuse Brasserie de l’Union a été prise d’assaut.

« Salut patron ! On a le droit de s’embrasser? » lance un client au maître des lieux. Une hésitation, un sourire, puis une bise, une seule, à la belge: « On vit dangereusement ! »

La Pologne, elle aussi en cours de déconfinement, a enregistré durant le week-end une flambée de cas (+1.151). Parmi les personnes contaminées, près des deux-tiers sont des employés de mines de charbon de Silésie et leurs proches. Les mines ont été temporairement fermées.

Au Royaume-Uni, qui a enregistré un total de 40.597 décès dont 55 lundi – bilan journalier le plus bas depuis le 22 mars – le déconfinement se fait au compte-goutte.

Toute personne arrivant au Royaume-Uni de l’étranger doit observer à partir de lundi une quarantaine de 14 jours, une mesure à l’efficacité contestée qui affole les secteurs aérien et du tourisme.

Cette quatorzaine, réévaluée par le gouvernement toutes les trois semaines, concerne toutes les arrivées par terre, mer et air, que les voyageurs résident ou non au Royaume-Uni.

En Russie, malgré le recensement quotidien de milliers de nouveaux cas, le maire de Moscou a annoncé pour mardi la fin du confinement et le gouvernement a rouvert partiellement les frontières, fermées depuis mars.

Aux Philippines, en revanche, les autorités ont décrété que les écoliers ne seraient pas autorisés à retourner à l’école tant qu’un vaccin ne serait pas disponible.