24/11/2024

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Brexit : Les scénarios d’une crise

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Londres (AFP) – Le Parlement britannique doit décider lundi de la tenue d’élections anticipées, nouvelle péripétie dans la saga du Brexit au dénouement toujours inconnu. Voici les principaux scénarios:

– Nouveau report –

Prévu initialement le 29 mars 2019, le Brexit a été déjà reporté à deux reprises, faute d’unanimité du Parlement sur les formes qu’il doit prendre.

Une loi votée mercredi par les députés, et qui devrait être adoptée par la Chambre des Lords dans les jours qui viennent, contraint le Premier ministre Boris Johnson à demander à l’UE un report de trois mois, jusqu’à la fin janvier 2020. Une “capitulation” à ses yeux. Et il en va de sa crédibilité, puisqu’il a affirmé haut et fort qu’en “aucune circonstance” il ne demanderait un tel report, qui devra aussi être approuvé par les 27 pays membres de l’UE.

Son joker pour le sortir de ce mauvais pas: des élections anticipées.

– Elections anticipées –

Elles paraissent désormais inéluctables, mais leur timing reste à déterminer.

Pour l’opposition travailliste, il serait plus avantageux qu’elles aient lieu après le 31 octobre car cela affaiblirait la position de Boris Johnson, qui s’était engagé à sortir son pays de l’UE “coûte que coûte” avant cette date.

Pour Boris Johnson, ce scrutin est vital puisqu’il a perdu sa majorité au Parlement, après la défection de 23 députés en trois jours, dont son propre frère Jo. Mais il voulait les organiser le 15 octobre, laissant ouverte la possibilité d’un Brexit sans accord. Sa stratégie est claire : après avoir éliminé du parti les opposants à un “no deal”, il compte récupérer les voix du Parti du Brexit de Nigel Farage, qui avait cartonné aux élections européennes, pour se refaire une majorité.

– Brexit sans accord –

Les discussions engagées entre Londres et Bruxelles n’aboutissent pas et Bruxelles, à bout de patience, refuse de reporter une troisième fois le Brexit. Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne sans accord de retrait le 31 octobre.

Ce scénario est particulièrement redouté par les milieux économiques, qui craignent une dégringolade de la livre, une chute des exportations, une envolée de l’inflation, voire une récession, avec le rétablissement de droits de douane et le spectre de pénuries de produits alimentaires, d’essence et de médicaments.

Le gouvernement de Boris Johnson multiplie les annonces de milliards destinés à encaisser le choc du Brexit.

Pourtant, même après une sortie sans accord, il devra retourner à la table des négociations avec les Européens pour définir leurs futures relations, notamment commerciales, poursuivant pendant des années encore le feuilleton du Brexit.

– Brexit avec accord –

Le scénario le moins probable à ce jour. Il faudrait que Londres et Bruxelles parviennent à s’entendre sur la question cruciale du filet de sécurité irlandais, ou “backstop”, mécanisme visant à éviter le retour d’une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l’UE au sud.

Londres devait présenter de nouvelles propositions pour remplacer le “backstop”, dont Boris Johnson ne veut pas. Il assure que les négociations avec l’UE ont fait “des progrès”. “En dépit des fanfaronnades de Boris Johnson sur l’obtention d’un accord, il n’y a pas de vraies négociations en cours à Bruxelles”, a démenti Philippe Lamberts, président des Verts au Parlement européen.